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C’est le maître toujours humble. J’ai eu une vision de ce qu’un snowboarder pouvait devenir et il l’a réalisée. Travis est devenu le snowboarder que j’ai toujours voulu être. On y est. On est à mètres, sur la ligne de partage des eaux. Superbe journée de printemps. En gros, la neige qui tombe de ce côté fond et ruisselle jusqu’au golfe du Mexique et dans l’Atlantique. Et l’eau de ce côté va jusqu’au Pacifique. Travis a eu cette idée du cycle hydrologique et en a fait ce voyage épique. Ce cycle hydrologique, c’est facile d’en dire tout simplement : c’est la météo. On enlève beaucoup de magie aux choses auxquelles on donne des noms. C’est ce cycle, magnifique, de la vie. Si on était sur la Lune à regarder la Terre à une certaine heure, on verrait une planète bleue. L’océan piège la chaleur du soleil et en fait un moteur solaire. Gyre du pacifique nord Un système de courants océaniques, le gyre du Pacifique Nord, tourne dans le sens des aiguilles d’une montre, poussé par le vent et la rotation de la Terre, distribuant son énergie autour de la Terre. Cela aide à créer les tempêtes qui font nos hivers. En combinant mon amour de l’océan et mon amour des montagnes, on pourrait suivre le flux autour du Pacifique Nord, voyager avec l’eau qui fond depuis la ligne de partage des eaux, naviguer avec elle à travers l’océan jusqu’à ce qu’elle devienne la neige qui recouvre le Japon. JAPON CHINE JAPON Le cycle remonte un peu et frôle le Kamchatka jeux puis finit dans le gant de base-ball qu’est le golfe de l’Alaska. Ces systèmes météorologiques qui viennent de l’océan rencontrent les montagnes côtières, déclenchant des précipitations qui créent les formations neigeuses les plus incroyables de la planète. L’exemple le plus extrême en est dans la zone d’Alaska qu’on a appelé “Parti si loin”. PARTI SI LOIN Je n’avais jamais vu un endroit comme ça. La façon dont la neige colle aux montagnes crée ces arêtes, des lignes de spines pleines de pillows qui font très science-fiction. Depuis que j’ai vu ça, je n’ai pas arrêté d’y penser. Toute la zone a de la glace très haut qui forme ces kickers naturels. C’est subtil mais ça permet de faire des tricks qu’on ne pourrait pas faire sur une ligne classique d’Alaska. Je regarde des montagnes et je les descends dans ma tête. Les possibilités de progression que Mère Nature a donné ici, elles sont uniques. Cette zone est si éloignée qu’il faut camper et comme c’est une zone protégée, on ne peut pas utiliser d’hélicoptères. Il faut marcher. C’est une mission à la force des jambes. Quand Travis a une idée en tête, il ne la lâche pas facilement. La seule chose qui lui fait peur, c’est l’échec. L’OCÉAN PACIFIQUE C’est incroyable, se laisser aller, suivre le mouvement, et jeux suivre le flux de l’océan. Voir le pouvoir des courants voyageant vers l’ouest à travers le Pacifique et savoir que tout est lié, que sans ça, ça n’existerait pas. Ça fait d’autant plus apprécier la chose, même quand on est loin, en plein hiver, de savoir d’où ça vient et où ça retournera. J’adore la voile de la même façon que j’aime le snowboard.