Big American Le Bus De L’

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va intervenir. Il peut lui infliger un blame, une suspension temporaire ou meme definitive. Faut pas se laisser faire. Si on ne l’aide pas, ce sera comme autrefois. Ce serait pire qu’autrefois. Avant, on ne savait pas. Maintenant… Ce serait comme s’il y avait eu le soleil, et puis plus rien. C’est pour toi. On m’avait dit que tu etais ici. Et ca te gene ? Mais non… Je voudrais te parler. Je t’ecoute. Ici ? Ici. Tu ne veux pas t’asseoir ? Reste, Celina. Tous ces temps-ci, j’etais pas au pays. Voila. Je suis revenu. On le voit bien. Partout, je n’entends que discuter de toi. On en aurait moins discute si quelqu’un avait agi autrement. Tu parles de ma mere ? Non, je parle de toi. Oui. Je ne dis pas que j’ai bien agi. Mais depuis des jours, j’y pense. Tu penses, toi ? La soupe ! Francine… Tu me plaisais bien, dans le temps. Ce temps-la, il est fini. Avec ce que j’entends… C’est drole, je redeviens comme avant. Et meme mieux ! Comme si j’etais fier de toi. Bonsoir, Francine. Bonsoir, docteur. Monsieur. Il est venu pour moi. Mesdames. Elles me tiennent compagnie. C’est bien. Asseyez-vous. Quoi de neuf ? Le Dr Vanol a telephone fois. C’etait personnel. Dites-moi, qui est ce garcon avec Francine ? C’est le pere de son petit. Il manque pas de culot. Et a part le coup de telephone ? Vous avez une lettre qui vient de la sous-prefecture. Celina, vous direz au docteur que je reviendrai. Passe devant. Non, toi. Ou est Francine ? Elle a dit qu’elle reviendrait. Qu’est-ce que vous avez ? Il y a une plainte contre moi. Je suis convoque apres-demain. Une “plainte” ? Mon Dieu ! Tu me dis que j’ai change. C’est vrai, je suis plus la meme. Je suis plus celle qui s’est couchee dans la lavande avec toi. Je te dis pas que je le regrette. Je te trouvais gentil en ce temps-la. Mais tu es faible. Dans le fond, tu voudrais bien echapper a ta mere. Ton mariage est casse, alors c’est vers moi que tu te retournes. Moi, t’epouser, je veux pas. Je t’apporte un nom pour le petit. “Un nom” ? Mais il en a un. Il a le mien. C’est le Dr Vanol. J’ai pas entendu le telephone. Non, il est la. Oui, mais… Bonjour, mon cher confrere. Pardon de venir si tard. Non. Je vous ai telephone et je me suis dit : “En route !” J’ai fait km dans la montagne pour vous donner le bonjour. C’est gentil a vous, ca. Vous l’avez recue… Vous ne vous souvenez pas, il y a quelques mois de ca, vous avez fait une conference. Une vieille dame vous avait donne la main. Je me souviens. Elle m’a meme dit : “Mefiez-vous de vos confreres !” Elle savait ce qu’elle disait. C’etait ma femme. Elle m’a beaucoup parle de vous. Elle voulait que je me mette a ces nouvelles methodes, mais j’etais tout pres de la retraite. “Ce n’est pas une question d’age, Rene”, me disait-elle, “c’est une question de coeur.” Justement vous lui direz que… Non. Non. Elle m’a fait une attaque, il y a mois. Et elle a passe. Mais elle continue a avoir raison. Il faut que j’apprenne. Apres-demain, vous me trouverez, la-bas, de l’autre cote de la table, car je suis membre du conseil. Je serai de l’autre cote de la table, mais avec vous quand meme.