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Ces dames attendent votre plaisir. Salut. C’est toi que je cherche. Je suis content que tu m’aies trouvé. Tu viens, toi ? On déménage. Tu viens, oui ? Je l’ai pas vu depuis des siècles ! On n’a pas pu discuter. Un tour et t’étais enceinte. Quel mal à ça ? Ne le taquine pas, il est très jaloux. Jaloux ? Ha ha ha ! J’ai autre chose à faire. J’ai tiré cette petite bécasse du ruisseau. Je l’ai lavée, coiffée. J’en ai fait une aristocrate. Je l’ai vautrée dans la soie, j’ai satisfait ses caprices. Elle m’a coûté les yeux de la tête. Mais je te l’ai déjà dit : si tu la veux, dis-moi ton prix. Je ne peux pas, Bill. Elle n’a pas de prix. Dis ton prix, Joe. S’il te plaît, dis-lui ton prix. Ne soyez pas surpris de me voir. Et évitons les conclusions hâtives. Je suis venu pour accomplir un acte de justice. Chut. Le voilà, votre homme. Ecce homo. T’es devenu un mouchard ? Tu as été touché par la grâce de Dieu. Le reconnais-tu, mon fils ? Reconnais-le, Bill. Oui, j’ai été touché. Est-ce que tout est là, mon fils ? Tout est bien là, père ? Pourquoi je t’ai sauvé la vie dans le désert ? Tu trahis pas un ami. Tout est là. Loué soit le Seigneur. Bravo, Bill. Songez mes frères : cet homme était loin d’ici, libre et en sécurité. Mais, tel Paul sur la voie de Damas, il fut frappé par la lumière divine. En proie aux remords, il fit marche arrière. Il se dégoûtait lui-même, songeant à sa vie de pêcheur, honteuse et infâme ! Il parle de qui, là ? De toi. De moi ? Son noble geste aurait été vain sans ce brave chrétien comme témoin. Mon Père, je n’ai fait que mon humble devoir de fils, de pute ! Lorsqu’un pêcheur se repent, on chante au paradis. C’est un blasphème. Chantez ailleurs ! On ne se moque pas de l’Eglise ! Joe ! Où il nous amène ? Continue à compter. Où j’en étais ? , … Ça fait dollars, et uniquement par la charité ! Et la maquerelle ne m’en offrait que ! Tu vois ? L’honnêteté, ça paye pieux. Tu es plus riche, et le prêtre t’a béni. Ça me dégoûte. Pourquoi être plus dégueulasse que ce que tu n’es déjà ? Tu crois que le gentilhomme ici présent n’a jamais roté ou vomi ? Si c’est le cas, pas devant tout le monde. Certaines choses ne se font qu’aux chiottes. Il est classe, lui ! C’est là que tu te trompes. Si t’avais pas bourlingué comme une sale gitane et que t’avais passé plus de temps aux chiottes avec les gens classes, t’aurais rencontré Joe, bien avant moi ! Je fais souvent un drôle de rêve : un rayon de soleil touche les cimes des montagnes, trempées dans du sang. Les pics jettent leur ombre qui se perd au fond de la vallée. Et dans le ciel bleu, glisse un faucon, avec grâce et aisance. Le sifflement du vent ? Non ! Les ailes du faucon qui fendent l’air. C’est quoi ? Chut ! Les sabots du cheval. Et la silhouette fabuleuse d’un homme à cheval apparaît sur un rocher. C’est le chef qui a régné sur ce pays. L’ombre d’un roi poursuit un homme. La silhouette est noire, dans le cercle d’un soleil rouge, bordée d’une auréole de plumes d’aigle, comme des rayons de lumière. Ah oui ? C’est ton père, et il te cherche partout. Il n’a pas porté de plume.



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